Camélia a été invitée au Comité des Reprises alors qu’elle était toute jeune, et nous avons tellement ri que ça a été l’émission la plus difficile à tourner. Il y a une confiance entre artistes lorsqu’on se rencontre alors qu’on n’est pas encore connus, on sait qu’on s’apprécie pour de bonnes raisons. Par la suite, je n’ai pas loupé une occasion de l’inviter sur mes projets et réciproquement. J’adore cette artiste, ses engagements… Nous avons enregistré au studio à trois, avec C.Cole, elle était en tournage et n’avait que trois heures devant elle. Mais nous sommes restés dans le plaisir et la détente, son seul souhait était d’aller manger une crêpe juste avant. Nous étions dans un cocon, c’était un bonheur, Camélia a une voix qui t’enveloppe, je trouve ça tellement beau !

Pour les sœurs d’Ibeyi, reprendre « Jardin d’hiver » a été une évidence et elles se sentaient bien dans le salon familial où elles ont passé leur adolescence. J’avais préenregistré ma guitare, elles l’entendaient dans leur casque. Elles étaient chacune d’un côté du micro et elles ont chanté le morceau d’une traite. Nous avons un peu twisté la version originale, je joue une guitare assez folk et très droite en arpèges, qui complète bien le côté bossa nova et cubain, puisqu’elles sont originaires de là-bas. Pour les arrangements, notre pianiste Gael était très inspiré et nous avons ajouté un peu de production.

Dans mon émission sur Dailymotion, Naowaxx World, le premier invité était Orelsan et le deuxième Skip the Use, un groupe de punk du nord de la France qui n’était pas prédestiné à faire autant de singles qu’ils ont finalement faits. J’ai eu un coup de foudre amical avec Mat, le chanteur. Il devait donc être sur l’album. Pour le lieu, il a eu envie de revenir là où on s’était rencontrés, dans mon studio. À l’époque, cela l’avait marqué qu’un mec de la capitale les invite alors qu’ils étaient encore inconnus. Si nous nous sommes surtout inspirés de la version de Jeff Buckley pour ce morceau, il y a aussi un côté gospel. Mat a participé au concert que j’organisais pour les Francofolies, et pendant les répétitions, nous avons vécu un moment suspendu lorsqu’il a interprété le titre avec deux choristes extraordinaires dont l’une avait été émue aux larmes et a chanté avec une intensité que j’ai voulu retrouver sur l’album.

Nous nous connaissons depuis le Comité des Reprises, il y a plus de dix ans. Je l’ai aussi invitée à RTL2, à Fanzine, et nous avons fait une chanson avec le rappeur Georgio, « Concept Flou », qui est devenue single de platine. Cela nous a donné envie de faire d’autres choses ensemble. Béatrice est une artiste extraordinaire à la voix reconnaissable entre 1000. Nous avons la même passion pour la période émo de notre vie, où on écoutait Taking Back Sunday ou My Chemical Romance. Alors elle m’a tout de suite proposé « I’m Not Okay », qu’on allait enregistrer à mon studio. On a fait quelque chose d’hyper éloigné de l’original, je voulais une version dans le style « Road Trippin’ » des Red Hot Chili Peppers. Elle chante tellement bien que tout a été limpide, facile.

Matthieu a grandi en écoutant de la chanson française, notamment Souchon, et il était fasciné par ce titre, qui est d’autant plus dans le thème de l’album qu’on a souvent notre premier coup de foudre musical vers 10 ans. C’est en tournée que Matthieu se sent le mieux, alors nous avons enregistré nos guitares et sa voix dans un hôtel, pendant sa tournée française, puis je suis allé en studio avec les musiciens pour ajouter des orchestrations. Il y a un côté un peu New Orleans, c’était aussi une époque où j’écoutais beaucoup Neil Young. Je voulais ces guitares slidées, de vieux instruments, pour se retrouver dans le jus de l’enfance et de la nostalgie. C’était volontairement un peu vintage.

J’avais un des titres d’Aliocha dans une de mes playlists, mais je n’avais pas retenu son nom. C’est à la sortie de la série Salade grecque, en faisant une recherche sur Instagram, que j’ai vu qu’il m’avait envoyé des messages adorables. Et il se fichait que je ne réponde pas, c’est vraiment un mec très nature, je l’adore. En voyant son clip tourné par Cédric Klapisch, je l’ai trouvé extraordinaire et lui ai proposé d’ouvrir la prochaine saison de mon émission Foudre, on est devenus potes et j’ai ajouté un titre sur l’album pour lui. Il a choisi « Better Together » de Jack Johnson, dont je suis fan, et ça lui va parfaitement. Jack Johnson est super « smooth », mais il a également une technique de picking très singulière, comme Aliocha. C’est une vraie performance de sa part d’avoir rendu ce morceau encore plus doux qu’il ne l’était.

C’est un morceau que j’avais écrit au sujet des gens qui nous ont quittés. J’ai perdu pas mal de proches dans ma vie, notamment Matthieu, à qui j’avais dédié mon album Fantôme et avec qui je l’avais coréalisé. Quelques jours après son décès, j’ai repris cette composition personnelle avec Pomme, l’émotion était très forte. Nous avons tout enregistré en une prise, guitare, solo, chœurs, voix… Tout a été très rapide, à tel point que j’ai complètement oublié ce morceau. Quand l’idée de cet album est apparue, j’ai voulu rendre hommage à Matthieu, car je n’avais pas eu l’occasion de le faire sur mon opus précédent. Or, il y a quelques mois, en tapant par coïncidence le mot « blue » dans la barre de recherche de mon mail, je suis retombé sur le message de 2019 où j’envoie le titre à Claire. Je le réécoute donc et je trouve ce morceau si touchant que j’ai mis en clôture cet hommage à mon pote de toujours, comme ça il est un peu là sur l’album avec nous aussi. 

La première fois que j’entends Ko Ko Mo, c’est dans une émission d’Antoine de Caunes pour laquelle je travaillais. J’ai halluciné et j’ai eu envie de les mettre en avant dans mes projets, car ils me semblaient trop peu connus par rapport à leur talent. Ils m’ont proposé de venir dans leur studio près de Nantes pour enregistrer cette reprise, le morceau avait été évident pour eux dès le départ. Ça a été un voyage, ils sont venus nous chercher dans une voiture des années 70, ils habitent dans une ville un peu excentrée où tu as l’impression d’entendre la mer, on dirait qu’ils vivent à une autre époque ! Nous avons tout enregistré sur place, j’ai seulement fait rajouter quelques phrases de violoncelle au studio Ferber pour accentuer le côté « Tiny Dancer » d’Elton John.

Pour moi, c’était obligatoire de faire un titre de l’album avec ma femme, Pénélope. Parfois, le dimanche, je prends ma guitare et elle chante, elle est très douée, elle joue aussi de la batterie, de la flûte traversière… Ce qui est drôle, c’est que Depeche Mode, ce n’est pas vraiment mon truc au départ, alors qu’elle est super fan. C’est l’un des rares sujets sur lequel nous sommes aussi éloignés ! Alors elle a choisi ce titre de Depeche Mode. Nous voulions l’enregistrer dans notre salon, mais finalement nous avons choisi le lieu de notre rencontre, chez moi, dans mon studio. C’est le seul morceau où on n’a rien enregistré à Ferber, j’ai tout fait moi-même, les banjos, les chœurs, je voulais que ce soit mignon. Et finalement, j’ai trouvé la chanson mortelle. C’est comme pour plein de choses, Pénélope arrive à m’emporter avec sa passion et je trouve ça génial à la fin.

Adé a tout de suite su qu’elle voulait reprendre une chanson du premier album d’Avril Lavigne, elle a pensé à « Sk8er Boi ». Nous sommes tous les deux fans de musique américaine, nous avons grandi en écoutant du rock, du punk, etc. Comme elle était allée enregistrer son album à Nashville, j’ai pensé à une version un peu bluegrass du titre, avec de la slide. Nous nous sommes éclatés, je suis moi aussi fan d’Avril Lavigne et je savais comment me projeter pour ce cover. Je ne voulais pas coller à l’originale qui est très punk, d’autant que nous avons enregistré notre prise à deux dans son salon, installés tranquillement sur des poufs. Nous avons voulu conserver cet esprit.

C’est un morceau que je ne connaissais pas, même si je connais un peu le groupe. Nous avions décidé d’enregistrer le guitare-voix dans son appartement, et la veille, Maëlle me dit que c’est ce titre de Niagara qu’elle veut chanter. J’étais surpris car je savais qu’elle écoutait beaucoup de musique indie, des groupes hybrides et folk type Texas Sun, je ne m’attendais pas à Niagara. J’ai donc adapté la guitare car je voulais aller chercher le côté très folk que j’aime tant chez Maëlle. Cela n’apparaît pas forcément sur son album, mais elle a un peu une voix d’Irlandaise ou d’Écossaise, donc tout en gardant un côté folk américain, j’ai voulu aller chercher cette tendance anglo-saxonne.

C’est le premier titre que j’ai enregistré, en janvier 2023. Pour moi, c’était une évidence de commencer avec Pomme : plus qu’une collègue, je la considère comme ma sœur. Je l’ai rencontrée lorsqu’elle avait 17 ans, et dès ce jour, nous avons sorti les guitares acoustiques et nous avons repris du Drake… J’ai réalisé son premier album et on ne s’est plus lâchés, pour tout ce que je fais, Claire est dans le coin. Enfant, elle regardait la Star Academy, et « Laissez-moi danser » était l’hymne de la saison 4. Elle ne savait même pas qui était Dalida, mais elle la chantait en boucle ! Nous l’avons enregistrée dans sa chambre, l’endroit où elle se sent le mieux. Nous avons posté cette chanson assez tôt dans l’histoire du projet. Je n’étais pas sûr qu’il allait intéresser ou plaire aux gens mais cela a eu un succès fou. Je voyais le nombre de streams sur Spotify exploser, certains me demandaient si je pensais en faire un album, ça m’a boosté pour la suite.